Nous avons terminé notre année de GS par un petit débat philosophique : “Etre une fille ou un garçon, est-ce que c’est pareil ?”. La première réponse des enfants s’imposait : ce n’est bien sûr pas pareil d’être une fille et un garçon puisque des différences physiques sont immédiatement visibles par tous. Mais est-ce que les garçons et les filles pensent, ressentent, aiment les mêmes choses ?
Lors de la séance, les enfants ont eu l’occasion d’exprimer leur pensée personnelle, ils ont expliqué ce qu’ils attribuaient davantage aux garçons ou aux filles. Ils ont développé leur esprit critique. Les réflexions ci-dessous émanent toutes des enfants. On pourra remarquer la pertinence de leurs propos.
En voici quelques-unes :
- “Les filles ont des cheveux longs et les garçons les cheveux courts” –> “Moi, j’ai vu un garçon qui a les cheveux longs, comme Jérôme à la cantine. Et puis dans notre classe, y’a même des filles qui ont les cheveux courts.”
- “Les filles ne s’habillent pas pareil que les garçons, elles mettent des robes, pas les garçons.” –> “Oui, mais il y a des filles qui ne mettent jamais de robe, qui sont toujours en pantalon.” “Un garçon animateur à la péri scolaire, il s’habille en fille parce qu’il ne se plaît pas en garçon et il voulait être une fille.”
- “Les filles, elles ont des sandales, les garçons des chaussures” –> “Mais les garçons aussi !, Regarde, je suis un garçon et j’ai des sandales !”
- “Les filles elles mettent du vernis, pas les garçons.”–> “Moi, quand j’en mets, mon grand frère il en met aussi à la maison ! Moi je suis un garçon, et à la maison je me maquille avec le maquillage de ma grande soeur, mais je ne le fais que chez mamie, parce que j’ai pas envie que papa et maman me voient !”
- “Les garçons, il n’ont pas de boucle d’oreille.” –> “Si, mon papa il en met.”
S’il y avait des divergences dans les propos précédents, les enfants étaient aujourd’hui unanimes pour dire que les jeux sont pour tout le monde, et qu’on joue à ce qu’on a envie de jouer.
Les élèves ont aussi pu discuter de l’attribution de tâches quotidiennes dans leur famille. Seule l’activité bricolage a été un point de discussion. “C’est papa qui bricole, maman, elle ne sait pas !” Auquel cas un enfant a répondu : “Elle peut apprendre !”
Lors de ces échanges, c’est l’occasion pour les enfants de prendre conscience que le vécu et les représentations de leurs copains peuvent être différents des leurs. Ils apprennent à comprendre que leur vécu n’est pas universel !